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Bonjour à tou.te.s 🙂,
La Maison aux mille Détours de Dianna WYNNE JONES est le troisième tome de la trilogie de Hurle :
Si Hayao Miyazaki a emprunté quelque chose à ce livre pour son film « le Château ambulant », ce sera peut-être la marche dans les airs. Les personnages y lévitent plus que dans le château de Hurle… mais rien n’est moins sûr. En revanche, l’autrice doit aimer les chiens. On en voit un nouveau dans chaque tome.
Couverture du livre
Guillaume, le sorcier royal de la Haute-Norlandie est très malade et doit partir se faire soigner chez les Elfes, sans quoi on ne donne pas cher de sa peau. Aussi, quand la tante de Charmaine insiste auprès de sa mère pour que l’adolescente aille s’occuper de la maison de son grand-oncle en son absence, cette dernière voit là l’opportunité de tenter sa chance à la bibliothèque royale. Elle ne connaît rien aux tâches ménagères de toute façon.
Lorsqu’elle arrive chez son grand-oncle, elle lui avoue sa complète ignorance de la magie. Sa mère ne veut pas en entendre parler ; c’est mal vu (je n’ai toujours pas compris pourquoi). Aussitôt, Guillaume enchante sa maison. Dorénavant, dès que Charmaine lui posera une question sur son organisation, celle-ci lui répondra. Il lui présente ensuite Sans-Maître, un chien errant qui a élu domicile chez lui et qu’il nourrit (et très vite, le chien s’attache à Charmaine).
Lorsque les elfes embarquent Guillaume, il n’a pas encore eu le temps d’expliquer tout ce qu’il aurait voulu, mais ça passera. Le dos du sorcier à peine tourné, Charmaine boude le ménage pour plonger son attention dans les bouquins. Car tout ce qu’elle aime dans la vie, c’est lire. Elle tombe sur un livre des sorts et s’amuse à en jeter un pour apprendre à léviter.
Elle sort, à la recherche d’un endroit où s’envoler et tombe sur un Luboque, un insecte de la taille d’un humain avec des ailes (mais ne sachant pas voler), qui l’attaque. Elle s’en sort in extremis en s’envolant loin de lui… pour atterrir chez son grand-oncle. Le luboque l’effraie et elle refuse de sortir, terrorisée à l’idée de le croiser de nouveau.
Arrive ensuite Pierre, un apprenti sorcier, fils d’une sorcière puissante dans son pays… mais le malheureux loupe tous ses sorts. Il ne savait pas que Guillaume devait partir et Guillaume l’attendait d’ici quelques mois. Qu’à cela ne tienne. Plus on est de fous… Pierre et Charmaine apprennent à découvrir la maison et à se connaître jusqu’à ce que (très rapidement), Charmaine reçoive une lettre du Palais l’invitant à se présenter à la Bibliothèque Royale. Un poste l’y attend.
Oubliant sa mission ménagère, ou plus exactement refilant le bébé à Pierre, Charmaine enfile sa plus belle toilette et se rend au château. Sans-Maître la suit et Charmaine finit par le prendre avec elle. Elle ne veut pas arriver en retard.
J’ai plutôt bien aimé le passage de son arrivée au Palais, il résume assez bien l’état dans lequel je me mets à chaque étape d’un projet qui me tient à cœur :
Charmaine arriva sur la place Royale au moment où la grande horloge sonnait la demie. Elle était contente. Mais, en traversant la place dans le tintement de la cloche, sa bonne humeur retomba subitement. Elle eut soudain froid et se sentait toute petite et insignifiante. Elle était stupide d’être venue, elle le savait. Une idiote. Ils lui jetteraient un coup d’œil et la renverraient. […] En arrivant sur les marches menant à la lourde porte de la royale demeure, elle était si nerveuse qu’elle faillit faire demi-tour.
Mais elle se le répéta avec fermeté : il s’agissait là de la chose qu’elle voulait le plus au monde… Même si je ne suis plus très sûre de la vouloir là, tout de suite, pensa-t-elle […] en levant le grand heurtoir plaqué or et en frappant bravement à la porte. Puis ses genoux manquèrent de se dérober et elle de demanda s’il était encore temps de repartir en courant. Elle resta là, flageolante, à serrer Sans-Maître très fort.
L’entretien se déroule à la perfection. La princesse va bientôt devoir s’occuper d’une invitée particulière et elle préfère céder sa place (temporairement), afin d’accueillir cette personne dans les formes.
« Mon invitée arrivera sous peu. J’aurais aimé pouvoir demander à son époux de venir, Père.
— Hors de question, ma chérie, répondit le roi sans lever le nez des notes qu’il écrivait. Ce serait du vol. c’est le sorcier royal d’un autre…
— Oh, je sais bien, dit la princesse Hilda. Je sais également que l’Ingarie a deux sorciers royaux. Et notre pauvre Guillaume est bien malade. Peut-être mourant.
— La vie n’est pas juste, ma chérie, conclut le roi, continuant à griffonner à la plume. Et Guillaume n’a pas rencontré plus de succès que nous.
— J’en suis bien consciente, Père », acquiesça la princesse en quittant la bibliothèque.
C’est ainsi que Charmaine rencontre Sophie, son fils Morgane et un petit garçon au visage et au sourire angélique prénommé Scintillant (mais qui n’est autre que Hurle métamorphosé pour passer inaperçu). Calcifer est là aussi. Il annonce d’ailleurs à Charmaine qu’elle et son chien sentent fort la magie.
Sophie a été appelée pour retrouver le trésor royal. Cependant Hurle (venu incognito, parce que pas invité), Calcifer et elle ont d’autres plans en tête. Si je les dévoilais, je spoilerais l’histoire et ce n’est pas ce que je veux.
(Image « Le pied question » de Johnhain sur Pixabay)
À mes yeux, il était temps que la trilogie s’achève. J’ai trouvé que les tomes s’essoufflaient au fur et à mesure. Le premier est génial, le deuxième amusant, mais le troisième est long.
Il faut dire que j’ai eu beaucoup de difficultés à supporter les personnages principaux des deux derniers tomes. Sophie je l’aimais bien. C’était une fille résignée qui découvrait la liberté grâce à la vieillesse. J’y retrouvais une partie de ma personnalité que j’aime bien. C’était donc facile à lire. Abdallah était un rêveur soumis et pleurnichard. J’ai été une rêveuse soumise et pleurnicharde, c’est vrai. Toutefois, jamais à ce point (enfin… j’espère 😱). Mais Charmaine… Charmaine… Charmaine est agressive et hyper critique. Pour être honnête, elle reflète une époque de ma vie qui me fait encore souffrir. La cicatrice est encore brulante. J’ai donc rencontré quelques difficultés à accepter de m’identifier à elle.
Pour le roman dans sa globalité, je n’ai pas accroché. J’ai trouvé que ça traînait et partait dans tous les sens. Je n’arrive toutefois pas à savoir si c’est véritablement l’histoire qui me déroutait, si c’est le fait que j’ai lu ce livre en semaine (donc uniquement quand je trouvais du temps et que, par conséquent, ça m’a empêchée d’entrer dans l’univers) ou si c’est parce que je boude de ne pas avoir eu une suite telle que je la désirais.
Non parce que, quand même, quand j’ouvre le livre pour retranscrire les passages qui m’ont le plus émue. Ben déjà il y en a (ce n’est pas le cas de tous les livres) et en plus, j’éprouve une certaine sympathie pour tout ce petit monde.
Je reste donc perplexe et vous invite à vous faire votre propre opinion à lisant les trois tomes de la trilogie.
Bonne semaine et bonne.s lecture.s (écoute.s) 😘